Le Berger et la Mer
Du rapport d’un troupeau, dont il vivait sans soins
Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite.
Si sa fortune était petite,
Du rapport d’un troupeau, dont il vivait sans soins
Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite.
Si sa fortune était petite,
Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être ;
Le plus simple animal nous y tient lieu de maître.
Une morale nue apporte de l’ennui :
Le conte fait passer le précepte avec lui.
En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire ;
Ce Loup me remet en mémoire
Un de ses compagnons qui fut encore mieux pris :
Il y périt. Voici l’histoire :
Un villageois avait à l’écart son logis.
Messire Loup attendait chape-chute à la porte ;
Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui,
Qui souvent s’engeigne soi-même.
J’ai regret que ce mot soit trop vieux aujourd’hui ;
Un Ânier, son Sceptre à la main,
Menait en Empereur Romain
Deux Coursiers à longues oreilles.
L’un d’éponges chargé marchait comme un Courrier ;
Et l’autre se faisant prier
Portait, comme on dit, les bouteilles.
Sa charge était de sel. Nos gaillards pèlerins
Un Renard, jeune encore, quoique des plus madrés,
Vit le premier cheval qu’il eût vu de sa vie.
L’Aigle donnait la chasse à Maître Jean Lapin,
Qui droit à son terrier s’enfuyait au plus vit
Certaine fille, un peu trop fière
Prétendait trouver un mari
Jeune, bien fait et beau, d’agréab